Cărpiniș (Brașov)

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Cărpiniş est un village (sat), du judeţ de Braşov situé en Roumanie.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Le village de Cărpiniş est localisé dans le sud-est de la Transylvanie. Il se situe dans les Carpates méridionales à 140 kilomètres au nord de Bucarest, la capitale roumaine. Il s’inscrit dans la dépression de la courbure des Carpates (Ţara Bârsei) ou dépression de Braşov. La rivière Tărlung[1], affluent de deuxième degré de la rivière Olt, et prenant sa source dans les monts Ciucaş[2], longe ce village situé à une dizaine de kilomètres de Braşov[3]. Le village est situé à 589 mètres d'altitude[4].

Statut administratif[modifier | modifier le code]

Cărpiniş appartient à un groupement de quatre villages (Cărpiniş, Purcăreni, Tărlungeni et Zizin) administrés par la commune de Tărlungeni (village démographiquement le plus important). L’ensemble forme une comunǎ[3].

Démographie[modifier | modifier le code]

Cărpiniş compte quelques centaines d’habitants : 405 au recensement de 2002, 381 au recensement de 2011. Selon le site GeoNames la population s'élèvait à 383 habitants en 2013[4],[5].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Cărpiniş viendrait du roumain carpen dérivé du celtique carpinus composé de karr (bois) et penn (tête) et qui signifie Charme[6]. Cette origine est loin d'être fantaisiste puisqu'au moment de la construction des premières maisons, le territoire du village actuel était couvert de ligneux de ce type très présents en Europe centrale. Une toponymie en lien avec les Carpates, chaîne de montagnes à proximité immédiate du village qui doit son nom à la tribu dace des Carpes, est une autre piste possible.

Organisation spatiale[modifier | modifier le code]

Ce village se rapproche du type d'habitat rural qu'est le « village-rue ». L'organisation sociale du village a produit un paysage agraire où les parcelles agricoles sont découpées en lanières[7].

Spécificités[modifier | modifier le code]

Le village s'organise autour d'un axe principal, espace vert de quelques dizaines de mètres de large, appelé poiană par les habitants qu'on peut traduire littéralement par pré ou clairière. Les deux rangs de maisonnées sont séparés par cet espace de pratiques collectives productives, ludiques et communautaires (pâtures, jeux, réunions festives, villageoises et familiales). Cette poiană associée à un ancien chemin vicinal devenue route départementale récemment bitumée structurent les pratiques socio-spatiales des habitants du village[8].

La poiana du village de Carpinis

Évolutions[modifier | modifier le code]

"La « poiană » espace du « jeu » mais aussi du « je » public où chacun coexiste à côté de l’autre, voit sa nature même s’effacer. Espace de la polyvalence, accessible à tous et à tous les « je » et les « jeux », espace égalitaire, il devient territoire monovalent, inégalitaire"[3].

La construction depuis les années 2010 de maisons d'orgueil[9] sur cette poiană remet en cause l'existence de cet espace produit par la solidarité des habitants du village mais qui produit aussi, en retour, des solidarités et des sociabilités toujours renouvelées[3].

"Ce qui ressort clairement du discours de certains habitants, c’est l’idée que cette « urbanisation » du village et de la « poiana » est pathogène. Le village semble progressivement absorbé dans une urbanisation diffuse et continuelle"[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Râul Tărlung
  2. Masivul Ciucaș
  3. a b c et d Jean-Michel Lemonnier (2012) "Les mutations socio-spatiales dans un village de Transylvanie méridionale, face à la perennité des traditions: conflits ou adaptations?".Annales Universitatis Apulensis. Series Philologica 2:279-296. https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=138541
  4. a et b (en) « GeoNames », sur geonames.org (consulté le ).
  5. Cărpiniș (lungsod sa Romaniya, Județul Brașov)#cite note-gn682661-1
  6. « Le charme commun (Carpinus betulus) », sur viagallica.com (consulté le ).
  7. Jean-Michel Lemonnier (2012). La Roumanie : mythes et identités. Paris : Editions du Cygne
  8. Idem
  9. Vintilâ Mihâilescu, « Comment le rustique vint au village », Terrain [En ligne], 57 | 2011, mis en ligne le 01 janvier 2014, consulté le 27 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org/terrain/14368 ; DOI : https://doi.org/10.4000/terrain.14368
  10. Lemonnier 2012